américaine, qui établit que la vérité ou la valeur des idées sont
déterminées par leur application pratique, leur utilisation, leur
efficacité.
Nazis : désigne les membres d’un mouvement politique qui a gouverné l’Allemagne de 1933 à 1945. Les nazis croyaient aux idées vantant la supériorité des Allemands et encourageaient le racisme. Ils ont tué des millions de personnes dans les camps d’extermination.
Évènements de mai 1968: protestations d’étudiants, rejoints par des ouvriers qui ont entamé une grève qui a paralysé le pays pendant plus d’un mois. Ces événements très importants ont entraîné une réflexion pour amener plus de libertés dans notre société.
Révolution française : période de 1789 à 1799 qui connut plusieurs mouvements révolutionnaires qui marquèrent la fin de l’Ancien Régime où seuls le roi et des privilégiés détenaient le pouvoir.
Robe : ensemble des poils qui couvrent le corps du cheval et des crins, qui forment sa crinière et sa queue. C’est le pelage de l’animal.
Catholicisme - Religion catholique : religion chrétienne placée sous l'autorité du pape. Dans l'Europe du Moyen Âge, c'est la religion la plus importante.
Bonjour, je m’appelle Søren Kierkegaard, je suis né en 1813 au Danemark.
J’ai été très marqué par l’éducation austère reçu de mon père qui était pasteur. Depuis le jour où, enfant, j’ai entendu mon père blasphémer, je me sens coupable et rejeté par Dieu ! Je recherche tellement la pureté que j’ai rompu mes fiançailles avec celle que j’aimais depuis toujours, et je meurs ruiné, révolté contre mon Église.
Bonjour, très jeune on m’a considéré comme un génie! J’ai mené une vie très mondaine, jusqu’au jour où j’ai pris conscience que je ne vivais pas comme je pensais. Je me suis alors préoccupé des problèmes de société et j’ai pris parti dans les querelles religieuses de mon époque.
Bonjour, j’ai eu une enfance très mouvementée et j’ai connu une grande période de découragement et d’indécision, vers l’âge de 25 ans, qui m’amena presque au suicide. Atteint de troubles qui m’ont conduit au bord de la folie, ils ont totalement disparu quand je me suis marié. C’est à partir de ce moment-là que je me suis réellement mis à écrire.
Je fus un résistant durant la Seconde Guerre mondiale, militant en mai 1968, et surtout un professeur de philosophie. Après la guerre, j’ai répudié la culture allemande dont j’étais un spécialiste, et j’ai même volontairement oublié la langue, refusant de pardonner les crimes nazis.
J’ai vécu durant une période troublée, celle des guerres de Religion entre protestants et catholiques. Toute ma vie, en dépit de mes diverses responsabilités politiques, j’ai cherché surtout à m’occuper de moi. J’ai écrit : « Occupe-toi de toi-même, sauve en toi ce qui est à sauver. » Et j’avoue même ne pas savoir combien de mes enfants sont morts. Lorsque la peste a atteint la ville de Bordeaux, dont j’étais le maire, pris de panique, je me suis enfui!
Fils de pasteur, je fus un enfant modèle et un écolier docile. Très malade, j’ai erré à travers l’Europe pendant de nombreuses années, vivant dans des hôtels, toujours seul, écrivant beaucoup. J’ai effectué plusieurs séjours en hôpital psychiatrique, sombrant dans la démence et la paralysie. Pauvre, solitaire et détesté, j’ai tout sacrifié pour rester authentique
À 16 ans, je me suis enfui de Genève pour venir en France où je me suis converti au catholicisme. Plus tard, j’ai rencontré une servante illettrée, qui m’a donné 5 enfants que j’ai ensuite abandonnés à l’assistance publique. Mon ouvrage «Émile ou De l’éducation » a été condamné par les autorités françaises, et j’ai été obligé de retourner dans mon pays natal. J’ai fini ma vie totalement isolé car je me croyais persécuté par tout le monde.
Mes parents me firent entrer à l’âge de 5 ans dans une abbaye pour que je devienne prêtre. Quand j’étais étudiant, mes camarades me surnommaient « Bœuf muet » et me tenaient pour légèrement demeuré. Apprenant cela, notre professeur leur dit: «Vous l’appelez Bœuf muet; eh bien, je vous dis, moi, que ce bœuf mugira si fort que l’univers en sera ébranlé. » Chose faite, j’ai bouleversé la pensée religieuse et la philosophie pour les siècles qui ont suivi.
Étudiant en droit, j’écrivais déjà des poèmes. Plus tard, suite à une grave crise sentimentale, j’ai abandonné la poésie et je me suis consacré surtout à l’étude de textes scientifiques. Pour vivre, j’ai travaillé longtemps dans l’administration, mais ce sont mes poèmes et mes essais qui m’ont valu la célébrité.
Archiviste à la cour des Tcheou: dynastie chinoise qui régna du XIe au III e siècle av. J.-C., je m’en suis éloigné quand j’ai vu le déclin de leur puissance. Je n’ai jamais écrit d’ouvrage. Mais en quittant la Chine, sur le point de traverser la Grande Muraille, j’ai été prié, pour pouvoir passer, de rédiger un résumé de ma doctrine: le Tao-tö-king, mon œuvre unique.
Oups, ça cogite dur ici. Bienvenue dans CrocPhilo ! Les élèves de l’école Maximilien-Robespierre, à Nanterre, tout près de Paris, sont les premiers à ouvrir le débat philo de « Mobiclic ». Oscar, le canard très savant, leur a posé la question suivante: Peut-on connaître la vérité?
Bonjour, je suis Oscar! Un vilain petit canard qui, à force de se perdre et de se cogner la tête, a découvert un tas de choses au cours de ses voyages et de ses lectures! Veux-tu que nous passions un moment ensemble? Aujourd’hui, nous nous posons une question: Peut-on connaître la vérité? Nous allons y réfléchir tous ensemble. Et, bien sûr, j’attends tes idées sur la question! Allez, place au débat. À toi de cliquer sur nos philosophes en herbe!
Non, parce qu’on ne peut pas deviner ce qu’il y a dans la tête des autres.
Oui! On n’est pas dans la tête des gens, on ne peut pas savoir ce qu’ils pensent parce qu’on est différent.
Ah si, moi, Ratonic, je peux savoir tout ce que tu penses ! Et tout ça, grâce à ma boule de gruyère, je devine tout, je sais tout…
Mais, dites-moi, Yoann et Noémie, leur vérité n’est pas la vôtre ! Et comme l’a écrit Kierkegaard: « Il s’agit de trouver une vérité qui en soit une pour moi.»
Tu sais, dans la tête des autres, on a la même vérité décrite d’une autre façon.
Il y a des choses qu’on pense être la vérité, mais c’est faux!
Par exemple, quand on accuse un innocent quΓÇÖon croit pourtant coupable.
Il y a bien de la vérité dans ce que les gens disent, mais pas comme ils le croient, ni autant qu’ils le croient. Écoutez ce qu’écrivait Pascal : « La vérité est bien dans leurs opinions, mais non pas au point où les gens du peuple se le figurent. »
Oui, mais si tu dis que c’est faux, c’est que tu connais la vérité, non?
Et moi, je suis d’accord avec Noémie! Car je ne sais pas si elle dit la vérité mais je la trouve jolie, oui, oui, oui!
Mais elle ne peut pas toujours connaître toute la vérité!
Oui, parce quΓÇÖon peut ramener des preuves!
Et pour connaître la vérité, il faut ramener des preuves: la vérité a toujours besoin de preuves.
Par exemple, pour un détective, s’il veut connaître la vérité sur un vol, il lui faut des preuves.
D’ailleurs, les amis, s’il y a un vol de gruyère à la cantine, on fait appel à moi car je suis le meilleur détective! Grâce à quoi? À mon nez, pardi!
Eh oui, les amis, la vérité n’est pas vraie toute seule. Il faut la rendre vraie en montrant sa réalité. C’est ce qu’écrivait aussi William James: « La vérité devient vraie ; elle est rendue vraie par certains faits. Elle acquiert sa vérité par un travail qu’elle effectue. »
Mais on peut aussi laisser de fausses preuves pour qu’une autre personne soit punie à sa place, donc ce ne sont pas les preuves qui résoudront les questions ou les problèmes.
Oui, mais pour savoir si ce sont de fausses preuves, il faut les connaître. Ce n’est pas parce qu’on a des preuves qu’on doit s’arrêter de chercher.
Non, parce que tout le monde dit ce qui lui passe par la tête sans vouloir dire la vérité. On ne cherche pas à dire la vérité, on donne des idées toutes faites.
Par exemple, je dis ce que je pense à une amie. Ça ne veut pas dire que je veux dire la vérité.
Certains philosophes pensent qu’il ne faut pas toujours dire la vérité, ça peut faire du mal, être grave ou dangereux. Comme Jankélévitch: « Toute vérité n’est pas bonne à dire; on ne répond pas à toutes les questions, du moins on ne dit pas n’importe quoi à n’importe qui. »
Moi, je ne suis pas d’accord, si on le dit gentiment, avec amour, avec respect, avec douceur, ça ne peut pas faire mal.
Oh, Félicia, je suis d’accord, quand je dis à Ratibelle que sa coupe de cheveux est ratée, je le dis tout doucement, mais alors tout doux…
Oui, c’est mieux de savoir la vérité, ça soulage, et ça veut dire que tu respectes la personne qui te demande la vérité.
Je ne sais pas, mais j’aimerais savoir la vérité.
En effet, Soraya, l’homme est destiné à chercher la vérité; il doit toujours l’approfondir. Montaigne écrivait à ce sujet: « Nous sommes nés à quêter la vérité; il appartient de la posséder à une plus grande puissance. »
Oui, moi, je lΓÇÖaime bien ce Montaigne, connais pas, mais quelle puissance!
C’est un peu comme dire qu’on n’est pas sûr de soi-même, mais qu’on veut quand même connaître la vérité.
Par exemple, si on demande à plusieurs personnes ce qu’il y a après la mort, ils répondent tous des choses différentes, non?
Mais au fait, Soraya, pourquoi aimerais-tu savoir la vérité?
Parce quΓÇÖelle est curieuse, comme tous les humains.
Et aussi, pour se sentir mieux, être soulagé et être libre.
Non, parce qu’on vit dans un monde avec plein de questions sans réponse. Et il vaut mieux des fois ne pas savoir la vérité.
Oui, moi je suis d’accord avec Mathilde, on préfère se cacher la vérité plutôt que de souffrir.
Vous êtes de sacrées philosophes ! Nietzsche écrivait d’ailleurs à ce propos: « Une chose peut être vraie même si elle est au plus haut point nuisible et dangereuse. »
Par exemple, si je joue bien ou pas bien au tennis, je n’ai pas besoin de connaître la vérité.
Ah là, tout le monde n’est pas tout à fait d’accord avec vous! On a parfois besoin de la vérité, sans quoi on est perdu. Écoutez ce qu’écrivait Rousseau: « La vérité générale et abstraite est le plus précieux de tous les biens. Sans elle l’homme est aveugle. »
Et les rats, ils sont aveugles ou pas! Il faut que j’écrive à Rousseau, moi!
Il y a des gens qui préfèrent vivre sans connaître la vérité, et, d’après eux, ils vivent très bien.
T├┤t ou tard, on lΓÇÖapprendra en se renseignant, en observant.
Oui, parce qu’en cherchant, cherchant, cherchant, on trouvera bien la vérité un jour.
Par exemple, quand une personne te ment, elle a beau tout le temps te mentir, un jour tu découvriras la vérité.
Vous n’avez pas tort. Car la vérité, c’est quand nos pensées ressemblent à la réalité. Thomas d’Aquin disait d’ailleurs à ce sujet: « On définit la vérité par la conformité de l’intellect et du réel. »
D’un autre côté, on croit que l’on sait et on croit que les autres savent, mais tous se trompent souvent. Paul Valéry disait à ce sujet: « Notre savoir consiste en grande partie à “croire savoir”, et à croire que d’autres savent. »
Ouais, moi je sais que j’aime le gruyère, un point c’est tout!
Oui mais, cΓÇÖest pas grave de se tromper, on lΓÇÖapprendra un autre jour.
Et puis, l’homme ne se trompe pas toujours. Car il a inventé plein de choses utiles.
Si on ne la connaît pas, on n’a pas besoin de la connaître.
Certains philosophes pensent comme toi, Nassima. Lao-tseu , par exemple, écrivait: « Renoncer à l’étude délivre de l’inquiétude. » Il voulait dire par là que ne pas chercher à savoir nous libère de l’anxiété, des angoisses.
Moi, je suis d’accord avec lui, car si tu ne connais pas un problème, tu n’as pas besoin de t’en occuper et de connaître la vérité de ce problème.
Moi aussi, car si quelqu’un ne connaît pas la vérité et s’il n’a pas envie de la connaître, ça ne sert à rien de la lui dire.
Par exemple, si on a été adopté quand on était petit, on n’a pas forcément envie de savoir la vérité sur notre vraie famille.
Oui, d’ailleurs, j’aimerais bien savoir qui est ma mère. Je connais mon père, il s’appelle Mati… Mais il faudrait peut-être que je commence par le lui demander à lui, non?
Moi, je ne suis pas d’accord du tout, car si quelqu’un te vole un stylo, tu ne cherches pas la vérité?
Mais si quelqu’un ne veut pas connaître la vérité, c’est son droit.